Résumé 141


Détectabilité des interactions plantes-médicaments (IMP) : Tests d’interactions entre 10 bases de données ou référentiels. Les bases de données d’interactions entre les médicaments et les plantes donnent-elles les mêmes informations ?

Thématique : Pharmacie clinique

Auteur(s) :
KOESSLER Nicolas (Centre de Lutte Contre le Cancer Paul Strauss Département Pharmacie 3 rue de la porte de l'hopital 67000 Strasbourg) | PETIT-JEAN Emilie (Centre de Lutte Contre le Cancer Paul Strauss Département Pharmacie 3 rue de la porte de l'hopital 67000 Strasbourg) | PREBAY Danielle (Centre de Lutte Contre le Cancer Paul Strauss Département Pharmacie 3 rue de la porte de l'hopital 67000 Strasbourg) | COLIAT Pierre (Centre de Lutte Contre le Cancer Paul Strauss Département Pharmacie 3 rue de la porte de l'hopital 67000 Strasbourg) |

Introduction :

La recherche d’interaction entre médicaments est généralement bien documentée (VIDAL, Thériaque, thésaurus ANSM), mais celles-ci ne référencent que très ponctuellement celles entre les plantes et les médicaments. Des bases de données d’IMP ou des référentiels existent pour guider le praticien. Cependant, nous pouvons nous interroger quant à leur puissance de détection d’interaction entre elles.

 

Matériel et méthode :

10 bases de données ou référentiels (BDD/r) gratuits, français, européens ou anglo-saxon mentionnant des IMP ont été sélectionné. Il s’agit aussi bien de BDD/r grand public (Passeport santé, WebMD, Medisite), de BDD/r académiques (MKSC, Hedrine, Université du Maryland, référentiel des médecins et pharmaciens du Québec), de nos agences (EMA, NCCIH), ou d’association (Institut Européen des plantes végétales).

Les doublets plantes-médicaments ont été soumis à ces BDD/r. Les doublets testés sont issus de 20 patients admis en hôpital de semaine au Centre de Lutte contre la cancer Paul Strauss, et pour lesquels, la conciliation médicamenteuse a permis d’identifier la prise de médicaments conjointement à des plantes.

 

Résultats :

382 IMP ont été détecté sur 797 analyses de doublet plante-médicament. Le référencement des plantes est très inégale en fonction des BDD/r. WebMD référence le plus de plantes (95% des plantes testées), 88% pour Medisite, 81% pour Passeportsanté. A minima 40% des plantes sont référencées.

Les BDD/r détectant le plus d’IMP sont Hédrine (73%), la BDD du MSKCC (44%), et WebMD (35%).

La puissance des BDD/r (définie comme IMP détectée sur l’ensemble des IMP lorsque la plante est référencée) est de 52% pour Hédrine et de 30% pour la BDD du MSKCC. Les autres BDD/r ont une puissance inférieure à 20%.

 

Discussion/conclusion :

Dans la pratique quotidienne, il est intéressant de voir que des BDD grand public peuvent apporter une information sur les plantes. Ce sont celles qui référencent le plus de plantes dans notre analyse. Cependant, pour le praticien, ces informations s’avèrent bien souvent trop généralistes et incomplètes. Les BDD académiques comme Hédrine ou celle du MSKCC sont celles qui permettent de détecter le plus d’IMP. Néanmoins, une fois détectée, il faut pouvoir interpréter celle-ci. D’autres données à confronter seront nécessaires au praticien : Le niveau de preuve, le temps/dose d’exposition nécessaire à la survenue de l’IMP, la gravité de l’IMP. Ainsi il pourra formuler un conseil avisé à son patient.